Léa RETHORE est lauréate de la finale du concours « Ma thèse en 180 secondes » organisée par l’université d’Angers. En tant que docteur, elle présente « sa thèse en 180 secondes » avec pour but de faire comprendre à tous son objet d’étude.
Sa thèse s’intitule : « Etude de la contribution des canaux sodiques dépendants du potentiel comme potentiel mécanosenseur dans le remodelage vasculaire associé à l’hypertension artérielle ».
Léa RETHORE nous adresse sa présentation orale :
« Fermez les yeux ! Imaginez que votre corps est une maison. Vos jambes et vos pieds correspondent aux fondations stables de la maison ; votre buste avec tous les organes vitaux est semblable aux étages comprenant la salle de bain la cuisine et les chambres ; et votre tête pleine de connaissances et de souvenirs ressemble bien évidemment à un grenier rempli de dossiers et d’albums photos.
Ouvrez les yeux ! Non, la thèse ne m’a pas rendue folle, pas encore ! Mais cette comparaison va me permettre de vous expliquer mon sujet de thèse.
Dans une maison, la pression de l’eau dans les tuyaux permet d’acheminer l’eau dans toute la maison, y compris les étages. Dans votre corps, la pression du sang dans les artères permet d’acheminer le sang dans tous les organes : les muscles des jambes, les reins, le cœur, les poumons, le cerveau, et cætera
Sauf que contrairement à une maison, vous et moi, nous sommes encore plus sophistiqués puisque nous pouvons contrôler cette pression grâce à des capteurs !
En effet, le sang exerce une pression sur la paroi des artères. Les cellules composant cette paroi sont capables de sentir les variations de pression sanguine. Par exemple, si la pression est trop haute : attention hypertension, on la fait diminuer ; ou si la pression est trop faible : en hypotension, on l’augmente ; tout comme un robinet que l’on ouvrirait plus ou moins pour avoir un débit d’eau constant.
Là, vous allez me demandez : Et les capteurs dans tout ça ?
A l’origine de cette perception mécanique, on trouve des « super protéines » qui sont enchâssées dans la membrane des cellules vasculaires. A l’image d’un capteur, ces « super protéines » sont capables de sentir la pression et de la traduire en signaux biochimiques afin que le sang soit acheminé aux organes avec la pression adéquate. Ces « super protéines » sont appelées des mécanosenseurs.
Tout ceci fonctionne à merveille ! Sauf dans la pathologie que j’étudie. Lors de l’hypertension artérielle où la pression n’est plus correctement perçue et régulée par les mécanosenseurs ; ce qui conduit à une augmentation de la pression artérielle générale. L’hypertension artérielle semble anodine car elle est généralement silencieuse mais lorsqu’elle n’est pas contrôlée elle constitue le facteur de risque majeur des maladies cardiovasculaires. C’est pourquoi elle est votre pire ennemi ; d’ailleurs on l’appelle le tueur silencieux.
Pour y remédier, ne vous inquiétez pas, je suis là !
L’objectif de ma thèse est d’identifier de nouvelles protéines mécano-sensibles des cellules vasculaires, c’est-à-dire de nouveaux capteurs de pression impliqués dans l’hypertension artérielle.
Concrètement, je soumets des cellules vasculaires à des variations de pression et je regarde si certaines protéines voient leur expression modulée, me permettant d’identifier de nouveaux mécanosenseurs. Dans un second temps, je vais cibler ces protéines pour augmenter ou éteindre leur activité dans l’optique de développer une thérapie génique contre l’hypertension artérielle.
Alors je vous donne rendez-vous dans 2 ans pour un « super » traitement ! »
Léa RETHORE est diplômée d’un Master 2 en « Biologie Santé » et actuellement en 2ème année de doctorat (préparation au grade de docteur) spécialisé en physiologie et physiopathologie humaine. Elle effectue ses recherches scientifiques au sein du laboratoire MitoVasc.