Marie Houdiard et Philippe Voyer abordent le « monde ardoisier » sous un aspect original qui est celui de la toponymie. Il fait suite à plusieurs articles parus dans la rubrique « Patrimoines en Maine-et-Loire ».
La toponymie est la partie de l’onomastique qui étudie les noms de lieux, leur origine et leurs rapports avec la langue parlée actuellement ou avec des langues disparues.
L’onomastique est la branche de la lexicologie qui étudie l’origine des noms propres.
L’exploitation des schistes ardoisiers a laissé quelques traces dans la toponymie des villes d’Angers, où l’on trouve le « Parc des carrières » et le « Chemin des vieilles carrières » et de Trélazé, où « L’allée des mineurs » rappelle la présence des très nombreux employés des carrières trélazéennes.
Deux des bâtiments de l’École du génie d’Angers* portent des noms en rapport avec l’exploitation ardoisière :
- le bâtiment Quernon, qui abrite l’actuel Musée du Génie Militaire, inauguré en 2009. Il était auparavant dédié à la restauration et aux loisirs des appelés, d’où sa dénomination « d’ensemble alimentation loisirs, ou EAL ». Il tire son nom du quernon, bloc de schiste ardoisier qui est soumis au quernage. Cette opération consiste à débiter les blocs de schiste ardoisier amenés à la surface en répartons, morceaux réguliers qui seront ensuite fendus et retaillés pour donner les ardoises.
Sur la plaque ci-dessus, le cordage tenu par le sapeur s’appelle une traversière. Elle est lancée en direction de la rive depuis une embarcation, ou inversement, pour l’amarrer. De nos jours, le franchissement des cours d’eau et la navigation restent l’apanage des sapeurs.
- le bâtiment Le Fendis, qui est dévolu aux activités sportives. Il abrite des salles de musculation et de fitness. Il tire son nom du fendis, morceau de schiste ardoisier ayant l’épaisseur d’une ardoise tout en étant plus étroit.
Les traits situés sous le nom du bâtiment de la plaque ci-dessus matérialisent non seulement une travure de franchissement en phase de déploiement, mais également la pointe d’un bastion à la Vauban, soulignant ainsi la composante combat et infrastructure de l’Arme du Génie.
* L’École du génie d’Angers, anciennement École supérieure et d’application du génie est une école militaire à vocation technique ouverte aux personnels du ministère français de la Défense. Elle est ouverte aux personnels du ministère français des Armées et d’autres pays. Elle forme les officiers, les sous-officiers, les militaires du rang ainsi que le personnel civil de la défense. Elle accueille aussi une section de cadets de la défense.
Remerciement :
Nous remercions l’École du génie pour son autorisation de publication dans notre site des clichés affichés.
Les auteurs :
Marie Houdiard est Inspectrice d’académie – Inspectrice pédagogique régionale (Sciences de la Vie et de la Terre) honoraire, agrégée de Sciences naturelles. Elle est secrétaire de l’AMOPA de Maine-et-Loire et officier des Palmes académiques.
Philippe Voyer est Lieutenant-colonel en retraite. Il est membre de l’AMOPA de Maine-et-Loire et officier des Palmes académiques.