Le dimanche 05 décembre 2021, les membres de l’AMOPA 49 se sont retrouvés à l’Abbaye royale de Fontevraud. Le groupe a visité le Musée d’Art Moderne de Fontevraud avant d’écouter la passionnante conférence de Jean Soumagne présentant l’église Saint-Michel de Fontevraud – l’Abbaye.
Récemment ouvert, le Musée d’Art Moderne occupe le bâtiment de la Fannerie. Édifié vers 1786, c’est l’un des tout derniers bâtiments construits pendant la période monastique. Délimitant la partie nord de la cour d’entrée, il est placé dans l’axe du logis de l’abbesse. A sa construction, il abritait les écuries des mères abbesses de l’Abbaye Royale. Il tire son nom de sa destination première d’entrepôt de foin. Très vite utilisé pour des fonctions pénitentiaires à partir du début du dix-neuvième siècle, il sera modifié et adapté, tout en gardant sa volumétrie et son élégance extérieures d’origine.
Dans un premier temps, la dynamique médiatrice culturelle a présenté la collection personnelle de Martine et Léon CLIGMAN, offerte par ces derniers à L’État, puis à la région des Pays de la Loire. Elle a ensuite précisé que la muséographie choisie pour la présentation des collections joue sur la confrontation des objets rassemblés, dans la perspective de dialogues culturels et formels entre toutes formes d’art, de provenances très variées – antiquité, Afrique, Asie, Amériques, art moderne occidental.
Tout au long de la visite, ses passionnants commentaires ont permis à l’ensemble des participants d’apprécier les nombreuses œuvres présentées et de comprendre leurs spécificités, dont l’éclectisme témoigne de la diversité des centres d’intérêt des donateurs.
Le groupe s’est ensuite dirigé vers l’Hostellerie de la Croix blanche pour partager une collation dans le très beau cadre d’un ancien relais de poste édifié à la fin du dix-septième siècle. Ce moment convivial et chaleureux a donné l’occasion aux membres du groupe d’échanger tout en savourant une agréable collation.
La fin de l’après-midi a été l’occasion de découvrir les spécificités de l’église Saint-Michel de Fontevraud – l’Abbaye, présentées par monsieur Jean Soumagne, professeur émérite de l’Université d’Angers. Les trois travées orientales de l’église sont élevées entre la fin du XIIe et le tout début du XIIIe siècle dans le vaste cimetière situé à l’ouest de l’ensemble monastique. Placée sous le vocable de saint Michel, elle occupe probablement l’emplacement d’une ancienne chapelle funéraire. A cette époque, la paroisse de Roiffé, où était implantée l’Abbaye de Fontevraud, avait été soustraite par l’évêque Jean de Poitiers de la paroisse Saint-Martin de Roiffé, dont elle faisait partie, pour former une paroisse à part entière qui continuait de relever du diocèse de Poitiers. L’abbesse choisissait le desservant. L’église a alors le titre de prieuré-cure et le prieur-curé fait alors partie des « conseillers-nés » de l’abbesse.
La travée occidentale de la nef est construite au début du seizième siècle. Entre le seizième siècle et la période actuelle, l’église subira de nombreuses modifications.
A l’intérieur de l’église, un arc puissant matérialise la division entre travées de nef et travées de chœur. La nef est couverte de voûtes d’ogives bombées qui relèvent du gothique angevin tandis que le chœur est couvert d’un réseau de nervures multiples. Des colonnes adossées ou engagées supportent les arcs du couvrement du chœur et de la seconde travée de la nef. L’intérieur de l’église surprend par l’effet d’accentuation de la perspective qui tient à ce que la largeur des travées va en s’amenuisant de l’entrée vers le chœur. La présence de chapiteaux et clés de voûte datant de la fin du douzième siècle est à noter.
L’église Saint-Michel dispose d’un mobilier remarquable, dont une partie provient de la récupération d’éléments de l’abbaye de Fontevraud. Parmi les ornements, il est possible de citer les éléments du retable du dix-septième siècle présent dans le chœur, l’autel et le tabernacle en bois doré provenant du maître-autel de l’abbatiale, deux retables dans la nef, un dans le chœur, un dans la chapelle Saint-Joseph, de nombreux tableaux, statues et reliquaires, la plupart du dix-septième siècle.
Rédactrice : Marie Houdiard